Létude des mouvements cycliques s'est limitée en grande partie, jusqu'à présent, à l'examen des éléments généraux de l'économie. Il est un peu étonnant, à première vue, qu'un phénomène ayant son origine dans les attitudes individuelles soit étudié dans les réactions d'ensemble. La complexité du sujet justifie néanmoins la méthode employée. Le mouvement cyclique n'est pas la résultante d'attitudes semblables dans le chef des individus et des cellules sociales innombrables qui constituent le monde économique. Loin d'être concordantes, ces attitudes divergent avec les intérêts des différents groupes sociaux : c'est dans cette divergence, précisément, que doit être cherchée l'origine des cycles économiques. Les auteurs qui ont essayé d'échafauder une théorie cyclique sur la considération de phénomènes limités à un secteur déterminé de l'économie ont fait fausse route, parce qu'ils ont voulu simplifier à l'excès. La complexité du phénomène fait partie de sa nature et l'explication doit en tenir compte. Les fluctuations de la demande des consommateurs, les réactions des entrepreneurs, les modifications d'attitude des autorités monétaires engendrent des mouvements de prix et de coûts, des oscillations dans la production et les ventes, des remous monétaires dont les conséquences s'entrechoquent, se compensent ou se multiplient pour donner naissance au cycle économique.