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Published online by Cambridge University Press: 19 April 2010
Les pays en paix comprennent mal les guerres. C'est pourquoi les humanitaires sont si souvent sollicités pour les commenter et les expliquer. Alors que l'action humanitaire se déroule au cœur des conflits et de plus en plus près des combats, une médiatisation impressionnante se développe, elle, à l'extérieur des conflits sur les petits écrans du monde entier, notamment à l'adresse de l'Occident. Afin de se profiler dans la compétition humanitaire, d'offrir une visibilité aux donateurs, de récolter des fonds, ou encore de dénoncer des atrocités, les humanitaires cèdent de plus en plus profondément à cette course à l'image, dont le succès est parfois la condition de leur survie. Mais, à force de parler pour et à l'Occident, à force de paraître à la télévision, c'est cette image médiatisée qui, en fin de compte, explique leur action aux yeux des acteurs des conflits et qui souligne leur allégeance à ce monde occidental.
1 Pour le CICR, les activités de communication sont connues sous le terme générique de diffusion du droit international humanitaire, terme qui provient des Conventions de Genève du 12 août 1949 dans lesquelles les états s'engagent à respecter, à faire respecter, mais aussi à diffuser ce droit le plus largement possible. Le CICR a notamment reçu le mandat de soutenir les états à promouvoir le droit international humanitaire.
2 Il s'agit bien sûr d'une action humanitaire conduite selon les principes stricts qui sont notamment énoncés dans le «Code de conduite pour le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et pour les organisations non gouvernementales (ONG) lors des opérations de secours en cas de catastrophe», publié dans RICR, No 817, janvier-février 1996, p. 124 et suiv.
3 Voir pp. 383–398 dans ce numéro.
4 Voir l'article d'édith Baeriswyl, pp. 383–398.