Haraprasād Shāstrī a publié dans le Journal de la Société Asiatique du Bengale, vol. LXVII, part i, n° 2, p. 175–84 (1898) un petit traité attribué à Āryadeva. Quelques lacunes. Le titre Cittaviśuddhi est indiqué dans le dernier vers: indication confirmée par le Subhāṣitasaṃgraha (éd. C. Bendall, Muséon, 1904) qui cite un long fragment: cittaviśuddhiprakaraṇe āryadevapādair uktam. C. Bendall n’a pas manqué de découvrir dans le Tandjour (Rgyud, 33, Cordier, p. 136) le Cittāvaraṇaviśodhana, d’Āryadeva, trad, par Jñānākara et Thsul-khrims-rgyal-ba, et de constater l’identité des deux ouvrages. Enfin, dans la première partie de ses Études sur āryadeva et son Catuḥśataka, 1923, P. L. Vaidya a diligemment résumé les doctrines du Cittaviśuddhi ou Cittāvaraṇaviśodhana.
C’est du Tantrisme très évolué et très complet. Théorie de l’ekakṣaṇābhisaṃbodhi, acquisition instantanée de la Bodhi; identification du sperme et du sang avec les cinq Bouddhas: pañcabuddhātmakaṃ śukraṃ śoṇitaṃ cāpi tādṛśam; identification de l’œil avec Vairocana, du corps avec Heruka, et le reste. Un curieux morceau de polémique contre les bains dans le Gange: si l’eau purifiait, les poissons seraient des saints.