Nous appellerons qualification, en un sens très large, la reconnaissance par l'employeur ou la revendication par le salarié de toutes les qualités de son travail qui importent pour la production: qu'il s'agisse du zèle avec lequel il l'accomplit (son effort, son attention, l'absence d'erreurs ou de fautes), de la compétence et de l'expérience qu'il mobilise et même du potentiel qu'il pourra montrer (sa capacité d'initiative et d'apprentissage). En ce sens — que nos développements justifieront, nous l'espérons — la qualification a toujours été négociée, ne serait-ce que par la signature d'accords de classification. Si développement il y a, il a été très progressif: l'accord interprofessionnel sur la formation continue date de 1970 (faut-il rappeler que l'intérêt de certaines entreprises pour la formation est bien antérieur ?), la préoccupation pour l'amélioration des conditions de travail s'est affirmée au début des années 70 et a abouti à un accord interprofessionnel en 1975. L'usage à des fins de conversion des institutions de formation s'est progressivement développé. La loi de 1971 sur la formation professionnelle et les accords qui l'ont prolongée ont confirmé le rôle des comités d'entreprise dans l'examen des plans de formation professionnelle. Et il est inutile de rappeler la part qui a été faite aux partenaires sociaux dans la définition des formations initiales.