Que sur les quatre anciennes « D.-Banken», orgueil de l'Allemagne financière, deux n'aient pu se sauver que parce qu'elles s'étaient unies quelques mois auparavant, les deux autres, moins prévoyantes, ayant dû recourir à l'État pour se faire renflouer — voilà qui, mieux que tout commentaire, révèle l'intensité de la crise qui a atteint la banque en Allemagne.
L'année 1930 n'avait cependant pas mal débuté pour les établissements financiers d'outre-Rhin. Dans un monde où la crise était devenue assez générale pour que l'on ne sût plus que faire des capitaux liquides et où, cependant, le pessimisme n'était pas suffisant pour provoquer la thésaurisation, les taux d'intérêts pratiqués en Allemagne ne manquaient pas d'attrait. Aussi les fonds affluaient-ils de toutes parts dans ce pays. Cela permit à la Reichsbank de ramener le taux de son escompte à des chiffres que l'économie allemande ne connaissait plus depuis longtemps.